TMS et RPS : quelle prévention en PME ?

De quoi parle-t-on ?

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont à l’origine des maladies professionnelles les plus déclarées en France et en Europe. Elles toucheraient des millions de salariés et sont responsables de plus de 10 millions de journées de travail perdues. Les risques psycho sociaux (RPS), en grande partie dues au stress, sont de leur côté en perpétuelle augmentation.

Ces dernières années, l’association de ces deux phénomènes a fait l’objet de nombreuses études aussi bien sur la physio pathologie que sur l’aspect de la prévention en entreprise.

Les études scientifiques montrent que ces deux entités sont étroitement liées, principalement dans le sens des RPS qui décompenseraient ou majoreraient des TMS. Ceci est à l’origine de la recrudescence des TMS, notamment dans les  sociétés de service dans lesquelles les préoccupations biomécaniques ne sont pas majeures.

Il est démontré que la seule correction des facteurs biomécaniques à l’origine de TMS ne suffisait pas à soulager  le salarié et que la prise en compte des facteurs RPS de façon concomitante était indispensable.

Dans les deux cas, et plus particulièrement quand ils sont associés, la prévention primaire passe par une interrogation du travail dans ses dimensions aussi bien physiques qu’organisationnelles.

La prise en compte des RPS n’est jamais simple mais ces dernières années de nombreux outils sont à notre disposition pour agir dans le cadre de la prévention.

Comment agir ?

Une approche mono-disciplinaire de ces questions ne peut pas venir à bout de cette problématique. La question  est cruciale pour les PME pour lesquelles les moyens pour la prévention sont limités.

Prenons l’exemple typique d’une société de service avec des postes de travail sur écran. Le médecin du travail note une « épidémie » de lombalgies et de tendinites du membre supérieur depuis une réorganisation du service.

L’intervention de l’ergonome a permis de révéler, qu’en plus de problèmes mineurs d’ergonomie au travail de bureau qui ont été réglé facilement, les salariés ont exprimé des difficultés au travail depuis les nouvelles procédures de travail jugées chronophages et peu compréhensibles.

Nous voyons ainsi que l’intervention d’un préventeur seulement formé aux risques du travail sur écran n’aurait pas  été assez suffisante dans ce cas, et que seule une intervention sur l’organisation du travail pouvait être pertinente pour un plan de prévention durable.

En conclusion

Même dans des situations ou des facteurs biomécaniques à l’origine de TMS sont prédominants comme les gestes répétitifs ou le port de charge, il est utile de regarder au niveau de l’organisation du travail. Une amélioration des conditions de travail peut être un levier de correction non négligeable à côté des préconisations sur la diminution des facteurs de risques biomécaniques.

L’intervention d’un préventeur qui va analyser le travail « réel » et le « fonctionnement global » de l’entreprise, semble la plus adéquate et la plus efficace.

L’ergonome / psychologue du travail qui aurait été appelé pour aider l’entreprise dans sa démarche de prévention devra faire preuve d’une bonne connaissance des différents aspects de cette  problématique.

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